Il Ă©tait une fois un salon du livre assez extraordinaire⊠Aix Libris, le salon du livre de lâĂźle dâAix, pour lâaccueil incroyable, le lieu magique, les rencontres fortes et intenses⊠Jây ai Ă©tĂ© invitĂ©e en 2014, et jây suis retournĂ©e en 2015 en tant quâ invitĂ©e surprise ». Pas de rencontres prĂ©vues, juste une lecture publique partagĂ©e avec Thomas Scotto. Et le reste du temps, un dĂ©fi que je mâĂ©tais lancĂ©e le temps du salon, Ă©crire un texte qui se dĂ©roulerait sur lâĂźle⊠Quand je suis arrivĂ©e, je nâavais aucune idĂ©e de ce que jâallais pouvoir faire. Cinq jours plus tard, mon histoire Ă©tait Ă©crite ! De retour sur la terre ferme, jâai repris ce texte et je lâai Ă©toffĂ© pour en faire un vrai roman jeunesse⊠Les Ă©ditions Syros lâont ensuite acceptĂ© avec enthousiasme Merci StĂ©phanie, Sandrine, et ClĂ©mence quel plaisir de travailler avec vous !. Câest ce texte qui sort dĂ©but juin, sous le titre Tu vois, on pense Ă toi ! ». âClĂ©ment et Nolan sont en classe dĂ©couverte sur lâĂźle Scobier, tandis que leur grande amie Alwena est bloquĂ©e Ă lâhĂŽpital. Alors, pour quâelle soit du voyage elle aussi, ils vont lui faire vivre leurs journĂ©es Ă distance ! Chaque soir, les garçons sont les premiers devant lâordinateur de la classe, pour un Ă©change de mails animĂ©. ClĂ©ment Ă©crit, Nolan dĂ©cide de ce qui est important Ă dire. De son cĂŽtĂ©, Alwena leur a confiĂ© une mission Ă accomplir au bord de la merâŠâ Alors⊠si ce texte parle dâamitiĂ©, ce nâest pas un hasard⊠Et je ne pouvais que le dĂ©dier aux amies de lâĂźle dâAix. Je crois que leurs rires, leur gentillesse, leur prĂ©sence mâont enrichie, portĂ©e et nourrie. Alors les amies⊠Une fois de plus⊠Merci ! Cathy Ytak Tu vois, on pense Ă toi ! Editions Syros. Collection Tempo, 2017 A partir de 9 ans. gif animĂ©
Connectetoi; CrĂ©e ton blog; Chercher. Blog; Profil; pour tous mes amis ke jaime enormement pour-vous032. Description : voila ke des photos ki me tiennent a coeur lachez des coms surtout sa sera rendu bisous a tous . Envoyer un message; Offrir un cadeau; Suivre; Bloquer; Son profil. pour-vous032 30 ans Mios (33) France. Partage. Tweet; Amis 0; Design by pourPassent les mois, et je retrouve ensuite ces fragments Le Trieux, Paimpol, Ă©tĂ©-automne 1995 03/07/1995. Dans la maison du Trieux, le chaton fourrage derriĂšre les cartons Ă dessin dans la piĂšce oĂč rĂšgne toujours cette merveilleuse odeur dâessence de tĂ©rĂ©benthine et de cafĂ©. La chatte Violette, mĂšre du chaton, dort sur mes genoux, et la Siamoise Bisig tente de lui prendre sa place. Le robinet goutte. Ici, dans la panique de lâatelier-maison, tout est Ă sa place. On sâinstalle dans la lumiĂšre tamisĂ©e de la lampe. On bavarde, on esquisse un projet de livre qui aboutira peut-ĂȘtre. 05/07/1995, bords du Trieux. Ce matin les touristes sont plus bruyants que les goĂ©lands. Un bateau passe avec la sono Ă fond, on entend des Ă©clats de voix et, plus loin, les grues et les camions du port, un avion Ă hĂ©lices⊠Soudain, on nâentend plus que le clapotis de lâeau sur le rocher noir, comme si la nuit Ă©tait tombĂ©e dâun seul coup, en pleine journĂ©e. 06/07/1995, bords du Trieux. Le cormoran plonge et ramĂšne dans son bec un poisson si gros quâil lui faut, comme un anaconda avalant une proie beaucoup trop grosse pour lui, gonfler son cou, se renverser en arriĂšre et se contorsionner un moment avant dâengloutir tout rond lâanimal et de repartir en zigzaguant, le cou encore tendu vers le ciel. 08/07/1995, TrĂ©guier. Câest aujourdâhui le vernissage de lâexposition de Laurence. Beaucoup de monde, je glisse ailleurs, je suis lĂ sans y ĂȘtre. Je prĂ©fĂšre de beaucoup marcher seul sur la plage. 08/08/1995, Ă Loguivy-de-la-Mer. Des bateaux sâen vont, les mouettes font du sur-place contre le vent, un enfant court sur la plage. Cris et couleurs, mouvements brefs, mouvements longs, jeu dâondes, dâombres et de lumiĂšres. Pur appel, vide heureux de lâĂ©coute. » Je reste lĂ sur le rivage Ă attendre que quelque chose advienne â qui ne vient pas, qui peine Ă venir â dâoĂč pourrait naĂźtre un poĂšme. Je guette le cormoran. Rien ne vient, rien que les vagues qui repartent aussitĂŽt et lissent le miroir du sable, rien que le temps circulaire qui tourne en rond dans les remous, dĂ©ferle, dĂ©vide ses Ă©cheveaux dâalgues et dâĂ©cume. Rien ne se passe. Ici rĂšgne lâinframince oscillation de ce qui nâadvient pas, lâinfinitĂ©simale variation des vagues sâemmĂȘlant aux vagues. Je ne pense alors ni au passĂ©, ni Ă lâavenir, ni au prĂ©sent. Je suis patient. Je nâattends rien. TGV Lyon-Rennes, 01/09/1995. Brume matinale, regards dans la brume entre les arbres qui filent et le bazar de livres posĂ©s sur la tablette et qui se reflĂštent sur la vitre un numĂ©ro des Cahiers de GĂ©opoĂ©tique, un guide de gĂ©ologie, un livre dâArtaud, mon carnet. Plaines ocre jaune. Autour de moi on lit Voici ». On tient des propos racistes qui commencent par Je ne suis pas raciste mais⊠». En gare des Rennes les passagers courent de tous cĂŽtĂ©s sur les quais encombrĂ©s, mais sous un ciel gris bleu absolument indiffĂ©rent. 02/09/1995, port de Paimpol. Brume matinale, pas perdus au long du port, tremblent les haubans. Tournant tout autour du port, long cou noir et moulinets, câest le cormoran. Les premiers bateaux qui partent. Leurs reflets font du sur-place. Silence et sillage. Cercles et sillages sâeffacent. Le vent en surface creuse des rides dâautomne. Ciel gris dans lâeau sombre, cloches dans la brume, le port en automne. 03/09/1995, port de Paimpol. Au nord du port de Paimpol il y a un bout de plage oĂč sâentassent des blocs de goudrons, des plaques de craie, toutes sortes de dĂ©bris. Tous les oiseaux se rassemblent Ă cet endroit le matin, oĂč je me rends un peu avant lâaube, Ă une heure oĂč je suis sĂ»r de ne trouver personne. Ce matin jâai Ă©crit des haĂŻkus sur les galets. CâĂ©tait des textes sans intĂ©rĂȘt, mais les Ă©crire ainsi mâa rappelĂ© mes douze ans, lorsque je recopiais sur du bois ou des cailloux les poĂšmes de Ryokan ou Buson. Je les ai ensuite notĂ©s sur mon carnet â entre autres Clapotis de lâeau, la craie sâeffrite sur la pierre, fragments de marĂ©e. Ce matin dâautomne, le hĂ©ron gris est le gardien des marĂ©es. Cette pierre une carte des fonds marins, en relief. Nerfs des pierres, micas de la mer brillante, soleils distendus. Cormoran, cou tendu, cri muet. Il y a beaucoup de moments que jâai oubliĂ©s, mais celui-ci, plus de vingt-cinq ans plus tard, me reste trĂšs bien en mĂ©moire, de mĂȘme que le suivant⊠04/09/1995, pointe de Guilben. Je suis venu Ă pied par la cĂŽte, et non en vĂ©lo, le vent sâest levĂ© Ă mon arrivĂ©e, et la pluie Ă lâhorizon ! Cela mâa procurĂ© un bonheur fou confinant Ă lâivresse, et jâai Ă©crit dâun jet le poĂšme suivant conservĂ© dans Dâun hiver Ă un autre Vent vent vent bourrasque dâĂ©cume embruns particules sel et roc varech et aiguilles branches et coquilles mousses Ă la mer rivage emmĂȘlĂ© vent vent vent mer et ciel mĂȘlĂ©s le grain et lâembrun barques retournĂ©es voyez dans sa barque lâhumain chavirĂ© voyez-le danser ! vent vent vent vent oĂč va le vent oĂč va la tempĂȘte ? nord au sud est en ouest tourbillons tourbillonnant dâeau et de parfums odeurs ocĂ©anes miel continental rĂ©sine et marĂ©e monte la marĂ©e autour de Guilben rochers submergĂ©s oĂč va la marĂ©e ? vent vent vent vent tourbillonnant tourbillons cosmiques vent gris vent vert vent dâardoise de pins et de plumes vent dans le plumage de lâoiseau totem vent dans le vert vide de son Ćil vent vent vent vole vers le large vent vent vent file Ă lâhorizon Ă ce point limite oĂč le soleil blanc porte la mer blanche Ă incandescence vent vent vent vent incandescent venu du soleil pour y retourner vent vent vent vent nĂ© du soleil balaie tout obstacle pour y retourner. 05/09/1995. Pointe de Guilben. Je nâai pas la prĂ©tention de connaĂźtre la Bretagne, ni aucun autre lieu, ni mĂȘme cette pointe de Guilben oĂč je reviens chaque fois, oĂč jâai Ă©crit et vĂ©cu quelques poĂšmes plus ou moins mĂ©morables et dont jâapprĂ©cie particuliĂšrement la beautĂ© sĂ©vĂšre, la douceur inattendue en Ă©tĂ©, les brusques dĂ©crochages de tonalité⊠Par moments, il me semble cependant que je me rapproche du lieu oĂč je suis de passage. Je le sais parce que je vois mieux, je vois en dĂ©tail et avec prĂ©cision les coquillages, les algues, les rochers, les flaques, et que je sens que tout cela mâintĂ©resse au plus haut point. Jâai de Guilben une impression gĂ©nĂ©rale en fait, des sĂ©ries dâimpressions, mais depuis le coup de vent dâhier il me semble que jâen ai une connaissance beaucoup plus intime, quâil fait maintenant partie de moi, que je ne lâoublierai pas impression vĂ©rifiĂ©e par la suite. 06/09/1995, nord du Port de Paimpol. Ce matin jâai enregistrĂ© les cris des goĂ©lands avec un petit dictaphone. Le vent soufflait si fort que je ne mâattendais Ă rien de correct. Quelle nâest pas ma surprise, cependant, lorsquâĂ lâĂ©coute de lâenregistrement je dĂ©couvre que le son dâun accordĂ©on sâest mĂȘlĂ© aux cris des oiseaux, sans que je lâaie entendu sur le moment ! Qui donc a jouĂ© de la musique sur la plage sans que je mâen aperçoive ? Des annĂ©es aprĂšs, cette mention du dictaphone et de lâaccordĂ©on, devenus depuis mes familiers, mâĂ©tonne tout autant. Au mĂȘme moment, deux grands cormorans passent au ras de lâeau, dont je suis le vol aux jumelles pour vĂ©rifier quâils ne transportent avec eux aucun instrument de musique. Ce mystĂšre musical trouve sa rĂ©solution dans le fait que jâavais captĂ© par erreur Radio France Bretagne⊠07/09/1995, vingt-quatre heures de Guilben Ă lâArcouest. Souvent je tentais dâĂ©crire des poĂšmes, presque toujours mauvais. Je me cherchais. Cela donnait des choses comme ça Volcan entrouvert au-dessus des flots chrisme rouge et vert du levant Lame verticale plantĂ©e dans lâeau blanche blessure incendie Ă midi Frisonne lâeau grise brumes et pĂąleurs se lĂšve la bise lueurs des cinq heures Figure Ă©carlate dans lâeau lacĂ©rĂ©e dâun diamant de sang prisme du couchant DerniĂšre Ă©corchure se rouvre et se ferme la lune Ă lâaurore rouvre son volcan Volcan entrouvert au-dessus des flots⊠08/09/1995, port de Paimpol une nuit de tempĂȘte. Jâai peur, jâai eu vraiment trĂšs peur lorsque la vague est venue fouetter la jetĂ©e oĂč je me suis aventurĂ© cette nuit. Je ne lâai pas vu venir et jâai failli tomber Ă lâeau. Jâai voulu voir la tempĂȘte de prĂšs, je suis venu jusquâau phare pour cela mais jâen suis effrayĂ©. Gerbes dâĂ©cume dans lâeau noire, canot renversĂ©, planches brisĂ©es, cliquetis des haubans. Des ombres partout comme des mains coupĂ©es. Une trouĂ©e dans le ciel câest la pleine lune qui regarde aussi le spectacle, entre deux toiles arrachĂ©es⊠10/09/95, port de Paimpol. Ce matin au port, les noyĂ©s tapent leur cuillĂšre aux rebords des bols. Les cordes se tendent, les cordes se nouent aux gorges. Les os, tapant les haubans, appellent la chair. 11/09/1995, port de Paimpol. La grande marĂ©e de septembre est passĂ©e. Je suis allĂ© hier fouiller les herbiers avec une Ă©puisette. Je nâai rien pĂȘchĂ©, mais profitĂ© du spectacle de ces gens en cirĂ©s jaunes dispersĂ©s sur la grĂšve de vase dĂ©couverte Ă perte de vue, certains mĂȘme enfoncĂ©s loin dans lâeau, qui sont restĂ©s des heures durant Ă gratter le sol, Ă Ă©carter les algues, pour ramener coquillages et crabes. Ce matin le port est calme. Un cormoran glisse sur lâeau puis va se sĂ©cher, ailes Ă©cartĂ©es, cou tendu. Un poisson saute. Soleil et vent lĂ©ger. Pointe de Guilben. Lâautre jour un vieux pĂȘcheur au visage de vieux rivage tout creusĂ© de rides de marĂ©e, avec des yeux couleur dâalgue, des mains rĂąpeuses de roche grise et, en guise de cirĂ©, un vieux manteau de pluie, a laissĂ© sa barque sur la plage et sâest mis Ă marcher sur lâestran en direction du large. Comme câĂ©tait jour de marĂ©e on a cru quâil partait ramasser des coquillages, mais une fois arrivĂ© dans lâeau il a continuĂ© Ă avancer. Il a disparu au bout du paysage dans une gerbe de lumiĂšre. Personne ne lâa revu. 12/09/1995, pointe de lâArcouest. Les coquillages comme des cigales creusent et grattent continument le rocher. Les bigorneaux se dĂ©placent imperceptiblement dans lâeau des flaques, tournent sur eux-mĂȘmes, effectuent une sorte de petite danse malhabile. Certains sont superbes, avec des coquilles en spirales de couleur rose et ocre mauve, un bleu gris et brillant comme le mica, un peu de vert dâalgue⊠Quand on les sort de lâeau leurs couleurs ternissent. La roche est couverte de patelles et de berniques. Quand je dĂ©tache le coquillage, il projette un petit jet dâeau salĂ©e et se dĂ©pĂȘche de fermer lâentrĂ©e de sa coquille avec sa membrane en faisant des bulles. Le blanc nacrĂ© des huĂźtres vidĂ©es par les mouettes et qui parsĂšment les rochers brille sous lâeau ; de petits coquillages parfois sây rĂ©fugient. On entend encore ce grattement sourd, comme dâune taupe creusant sa galerie. Les anĂ©mones tendent leurs filaments vers la surface. Poisson fugace. Coquillage rayĂ©, bagnard marin. Crevettes transparentes. Le petit volcan de la patelle soudain se soulĂšve, se dĂ©place â si je tente de lâattraper, elle sâimmobilise et sâaccroche aussitĂŽt Ă la paroi. 13/09/1995. Ce qui rend fou Ă BrĂ©hat. Assis seul Ă une table de lâauberge du Bourg, sur lâĂźle de BrĂ©hat, je savoure ce parfum sucrĂ© de vacances. Le temps est superbe, la mer dâun bleu rassurant, les rochers ocre rose semblent presque rouges. Impression de revenir de trĂšs loin ou dâĂȘtre trĂšs loin, comme en enfance. Je mange seul dans cette auberge remplie de touristes. Les serveurs chassent les chats mais ont pour les passants de grands sourires commerçants. PrĂšs de moi on parle en allemand. Je visite la chapelle St ExpĂ©dit. ExpĂ©dit de MĂ©litĂšne est un saint spĂ©cialisĂ© dans les causes urgentes, dont le culte sâest rĂ©pandu dâabord en Allemagne et beaucoup diffusĂ© Ă La RĂ©union et en AmĂ©rique du Sud ; il est, par exemple, le saint patron de la Police militaire de lâĂtat de SĂŁo Paulo⊠ce qui nâinspire guĂšre confiance. Je me demande pourquoi il est ainsi cĂ©lĂ©brĂ© Ă BrĂ©hat⊠Un oiseau ne cesse de se heurter aux vitraux. On entend le battement de ses ailes qui se mĂȘle au bourdonnement continu des insectes. Quelques cierges brĂ»lent devant la statue du jeune saint romain au bras coupĂ©. Puis je mâen vais par le sentier de la cĂŽte, grisĂ© par lâodeur des figuiers⊠Parfois le cĆur bat plus amplement les poumons se font plus profonds dans un tremblement le vent sâapaise un instant devant le grand restaurant on chasse les chats avec un faux sourire accueillant vieux rĂȘve en vacance le Temps pendant ce temps-lĂ sâĂ©tire et sâendort entre les cris des touristes les serveuses dansent man spricht deutsch français english on crie on se presse et lâoiseau affolĂ© cogne contre le vitrail opaque cherchant la faille du verre on prie on se tait et le jeune saint romain montre de son bras cassĂ© Ă lâoiseau discrĂštement le verre entrouvert on rit on marche on respire et ce qui rend fou alors câest parfois miraculeux lâodeur des figuiers qui tremble au long du sentier filant Ă la mer. 14/09/1995, lâIndien de BrĂ©hat. Il y a au nord de lâĂźle de grands rochers roses dont les formes peuvent facilement Ă©voquer des silhouettes animales ou humaines comme dans le bois de PaĂŻolive ou sur les crĂȘtes du Nivolet, dâailleurs. Je passe plusieurs heures embusquĂ© au sommet de lâun de ces rochers, Ă regarder trente mĂštres plus bas les cormorans pĂȘcher. Le vent me procure une exaltation croissante qui confine Ă lâivresse. Juste en face de moi, une tĂȘte dâindien couronnĂ©e de corbeaux apparait⊠JâĂ©cris dâun trait sur le carnet le poĂšme qui suit, que jâai intĂ©grĂ© ensuite au livre Dâun hiver Ă un autre, dont je me souviens quâil avait plu Ă Jean Vasca et aussi que je lâavais lu en public, plus tard, Ă Saint-Brieuc⊠Indien au front rouge Fendu dâocĂ©an La blessure de ton crĂąne Saigne encore Indien au front bleu RongĂ© de soleil Le cri noir de tes corbeaux Vibre encore Indien au front large Comme lâhorizon FichĂ©e dans ton Ćil la flĂšche Horizon Indien de granit Dâombre et de lumiĂšre BrisĂ©es dans tes creux les braises De lumiĂšre Indien de calcaire Dâalgue et de marĂ©e Poli dans tes mains le vert Des marĂ©es Indien de tempĂȘte DâĂ©cume et de vent Blanchi dans tes bras le blanc De lâĂ©cume Indien du dĂ©sordre Indien du dĂ©sir DressĂ©es tes dix-mille verges Vers le ciel Indien de lâessor Indien de lâespace LĂąchĂ©es les mouettes astrales De ton corps Indien millĂ©naire Indien planĂ©taire Tous signes tendus ainsi Tu dĂ©signes La voie du dĂ©sir La vie du dĂ©sordre La sente Ă©phĂ©mĂšre La voie du rĂ©el Indien du rĂ©el Indien Ă©ternel Indien front blessĂ© Toi lâindien de pierre. Le poĂšme achevĂ©, je trace avec une exaltation candide une sorte de pictogramme naxi en forme de cormoran dont je ferai pendant quelques annĂ©es ma signature. CâĂ©tait trĂšs naĂŻf, mais je ressens aprĂšs coup pour ce jeune homme perchĂ© sur son rocher qui sâinvente une signature en forme de cormoran la plus grande sympathie. Pages 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16
Ton meilleur souvenir : Il y en a pleins (je me souv1 pas) - Quel est la premiere chose que tu fait ou tu pense en te levant dés le matin : J'penses que j'aurais du me coucher plus tÎt - Quesqui a sur tes murs : rien.. ah j'ai un petit tableau - Végetarien ou carnivore : Les deux - Quel est la boisson favorite : koka
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